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Enivrez-vous de connaissances sur l’univers de la beauté et du parfum : son sillage millénaire, ses légendes, sa fabrication et ses maisons prestigieuses. Ayez du nez en suivant nos conseils et les actualités de la beauté.

PARFUM : HISTOIRE

Bienvenue dans la partie bibliothèque consacrée à l’histoire des parfums ! L’histoire enivrante du parfum se déroule au fil d’une exploration de ses origines mystérieuses et de ses traditions séculaires, ainsi que des innovations révolutionnaires qui ont façonné l’industrie. Ce récit plonge dans les secrets des maîtres parfumeurs, les méthodes ancestrales d’extraction des essences et l’art complexe de la composition.

Préhistoire

  • Preuve des premières formes de parfumerie trouvées dans les civilisations anciennes.
  • Utilisation d’herbes aromatiques, d’épices et d’huiles pour les cérémonies religieuses et les pratiques funéraires.

Antiquité

  • Égypte ancienne (vers 3100 avant notre ère – 30 avant notre ère) :
    • Parfums largement utilisés dans les rituels religieux, l’embaumement et la vie quotidienne des vivants et des morts.
    • Développement de techniques sophistiquées d’extraction des parfums des fleurs et des plantes.
  • Mésopotamie antique et Perse :
    • Innovations dans les techniques de fabrication du parfum et le processus de distillation.
    • Les parfums sont utilisés lors de cérémonies religieuses, de soins personnels et comme symboles de statut social.
  • Inde ancienne (vers 3300 avant notre ère – 1300 CE) :
    • Utilisation de parfums dans les rituels religieux, les pratiques thérapeutiques (Ayurveda) et la vie quotidienne.
    • Introduction d’attars (huiles essentielles) et utilisation de matières aromatiques comme le bois de santal et le jasmin.
  • Grèce antique (vers 800 avant notre ère – 323 avant notre ère) :
    • Les parfums font désormais partie du soin quotidien et sont associés à la propreté et à la santé.
    • Concept de parfums personnels ainsi qu’utilisation d’huiles parfumées à des fins sportives et thérapeutiques.
  • Empire romain (vers 753 avant notre ère – 476 après JC) :
    • Utilisation généralisée des parfums dans les bains publics, les maisons et lors d’événements publics.
    • Importation de senteurs exotiques et mise en place des routes commerciales des parfums.

Moyen Âge

  • Âge d’or islamique (Vème – XIVe siècle) :
    • Avancées dans les techniques de distillation et d’extraction, notamment grâce à des scientifiques comme Al-Kindi et Avicenne.
    • Diffusion de la parfumerie par le commerce avec l’introduction de nouveaux ingrédients et méthodes en Europe.
  • Moyen Âge (Ve – XVe siècle) :
    • Parfums utilisés principalement par la noblesse et les riches pour la parure personnelle et dans les concoctions médicinales.
    • Résurgence des pratiques de bain et d’hygiène personnelle conduisant à une utilisation accrue des parfums.

Renaissance (XIVe – XVIIe siècle) :

  • Regain d’intérêt pour les parfums en Europe, l’Italie et la France devenant des centres de fabrication de parfums.
  • Parfums utilisés dans les soins personnels, dans les espaces publics et pour masquer les odeurs désagréables dues à des bains peu fréquents.

XVIIe et XVIIIe siècles

  • Âge d’or de la parfumerie en Europe, notamment en France avec l’implantation de Grasse comme capitale du parfum.
  • Innovation dans les flacons de parfum et création d’eau de Cologne.

XIXe siècle

  • La révolution industrielle conduit à une production de masse et à une plus grande disponibilité des parfums.
  • Le développement de parfums de synthèse élargit la palette des parfumeurs.

Du XXe siècle à nos jours 

  • Ère moderne de la parfumerie avec l’émergence des grandes maisons et marques de parfums.
  • Utilisation d’ingrédients synthétiques et naturels pour créer des parfums complexes.
  • Intérêt croissant pour les parfums de niche et le renouveau de la parfumerie artisanale et sur mesure.

L’histoire du parfum est donc un mélange complexe d’innovations et de pratiques culturelles. Pour mieux comprendre son évolution, explorez-la par période. 

HISTOIRE DU PARFUM : ANTIQUITÉ

Dans les civilisations de l’Antiquité, de l’Egypte à la Grèce, le parfum n’existait pas en tant que tel. Fleurs, plantes odorantes, gommes et résines étaient les matières premières utilisées lors des cérémonies dédiées aux dieux.
Au fil des années, l’intérêt pour les substances odorantes s’intensifie et les usages qui en sont faits se multiplient : fumigations, huiles, baumes, liqueurs fermentées… Riches comme pauvres les utilisent pour tenter de se rapprocher des dieux, en la croyance que le parfum glorifiait leur beauté et leur pouvoir.
On croyait que le parfum rendait le corps plus parfait et guérissait ses maux. Cette image noble a changé au cours des années de décadence qui ont suivi et le parfum est devenu un élément important des orgies bruyantes de Rome.

HISTOIRE DU PARFUM : MOYEN ÂGE ET RENAISSANCE

Au Moyen Âge, les croisés ramènent d’Orient de nouvelles matières premières et techniques de parfumerie. Suivant les traces des Chinois et des Arabes, les alchimistes européens ont découvert l’alcool éthylique et la distillation.
Les voyages de Marco Polo donnèrent un formidable élan au commerce des épices. On croyait que les odeurs agréables avaient des propriétés désinfectantes et protégeaient des épidémies.
Les riches transportaient des « boules parfumées » remplies de musc, d’ambre ou de résines aromatiques.
Malgré un sévère avertissement de l’Église, les messieurs et leurs dames prenaient des bains sensuels et parfumés pour s’adonner aux plaisirs charnels.

À la Renaissance, les premiers traités de chimie remplacent progressivement l’alchimie et ses recettes. Vasco de Gama, Christophe Colomb, Magellan, tous des explorateurs célèbres qui rapportèrent de nouvelles matières premières d’Amérique et d’Inde : cacao, vanille, baume du Pérou, tabac, poivre, girofle, cardamome…
À la Cour, courtisanes célèbres et femmes influentes rivalisent de secrets de beauté… et de poisons. Quittant leur Espagne natale et l’Italie (et la famille Médicis), des parfumeurs étrangers s’installent à Paris. Bientôt des gants parfumés sont proposés à la vente dans toute la France.

HISTOIRE DU PARFUM : XVIIe SIÈCLE

L’usage du parfum à la cour de Versailles atteint des niveaux enivrants. Les fabricants de gants, de parfums et de poudres s’organisent et développent leur métier. Versailles devient un phare lumineux, dictant ses modes, us et coutumes.

Les hommes et les femmes utilisaient des quantités excessives de parfums et de cosmétiques. Le Parlement autorisa les maîtres gantiers à prendre le titre de parfumeur et plus tard de « poudrier ». Montpellier et Grasse se disputaient la culture d’herbes médicinales et de fleurs telles que l’œillet, la violette, le jasmin, la rose, la tubéreuse ainsi que la lavande.

HISTOIRE DU PARFUM : XVIIIe SIÈCLE

La cour de Louis XV fut nommée la « cour parfumée ». Il était obligatoire d’utiliser un parfum différent chaque jour. Les vinaigres de toilette commençaient à apparaître.
C’était un temps de bonheur insouciant et de fêtes, avec Marie-Antoinette comme point central. Magazines et journaux publient les canons de l’élégance féminine qui sont scrupuleusement suivis.

L’hygiène redevient à la mode. Le goût olfactif évolue vers des fragrances plus subtiles, contribuant ainsi à la richesse des premières grandes maisons de parfums parisiennes.
Les chimistes de Grasse prospèrent. Ils avaient réussi à perfectionner les techniques d’enfleurage et de distillation. A Cologne, Jean-Antoine Farina lance « L’Eau de Cologne ».

HISTOIRE DU PARFUM : XIXe SIÈCLE

1789 : l’odeur de la poudre à canon se répand à la suite de la Révolution française. Les parfums étaient méprisés. Ils ont fait un retour sous le Consulat et l’Empire. L’impératrice Joséphine a dépensé une fortune en parfums exotiques et Napoléon était accro aux gommages corporels à l’eau de Cologne.

Les hygiénistes britanniques ont ravivé la popularité des bains parfumés. À l’époque romantique, les femmes se sont désintéressées du maquillage et des parfums forts. Langoureuses et pâles, elles tenaient à la main un mouchoir délicatement parfumé.

Le Second Empire est marqué par un engouement bref mais excessif pour le vétiver et le patchouli. Cette mode a pris fin au cours de la dernière partie du XIXe siècle lorsque l’émergence d’une classe moyenne forte a entraîné un goût plus raffiné en matière de parfum.

Le commerce des produits de luxe s’épanouit et la parfumerie est de plus en plus considérée comme un art. Des notes de parfum nouvelles et originales telles que la coumarine, l’héliotropine, la vanilline, l’ionone et les premiers aldéhydes – créés grâce au tout nouveau procédé de synthèse chimique – ont provoqué une révolution olfactive. C’est la naissance de la parfumerie moderne.

HISTOIRE DU PARFUM : XXe SIÈCLE

Début du siècle et « Belle Époque » : l’« Art Nouveau » est accueilli avec enthousiasme. Coty, un visionnaire doué, s’est associé au tout aussi talentueux Lalique et révolutionne profondément et la conception des parfums.
Les États-Unis ont vu l’émergence du marché des soins de beauté et des cosmétiques lorsque les pionnières Elizabeth Arden et Helena Rubinstein ont ouvert leurs portes. Ils ont ajouté du parfum à une date beaucoup plus tardive.

Années 1920-1930 : durant les des années folles, les femmes rejoignent le marché du travail. Les garçonnes, embrassant avec enthousiasme l’émancipation et l’innovation, découvrent la fraîcheur inédite des parfums aldéhydés. Les aldéhydes apportaient un souffle de fraîcheur et d’énergie au parfum.

Années 1930-1950 : après la Seconde Guerre mondiale, la Haute Couture et le parfum s’associent pour créer une image de séduction féminine inspirée d’Hollywood. Christian Dior lance le New Look, signe visible du changement des temps. Les créateurs créaient des « parfums de caractère » : à chacun de trouver son style.

Années 1950-1960 : au cours des années 50, l’Europe regarde avec envie l’Amérique et ses sex-symbols. C’était le début de la guerre froide. L’apparition des appareils électroménagers automatisés a changé le quotidien de millions de femmes.
Les parfums deviennent plus accessibles : leurs tonalités, plus mainstream et plus faciles à appréhender, séduisent un public plus large. Les années 50 voient l’émergence des eaux de toilette masculines. La lavande et le vétiver, d’une élégance discrète, étaient toujours liés à la routine de toilettage.
L’influence américaine continue d’être bien vivante – Estée Lauder a lancé son premier parfum.

Années 1960-1970 : les années 60 ont été une ère de croissance économique. Le mouvement hippie, né à San Francisco, a pris d’assaut l’Europe. Il y avait une prise de conscience croissante du corps et de ses cinq sens, ce qui a conduit à la libération sexuelle.
L’humeur de la jeunesse est insoumise, déclenchant de violentes manifestations contre la guerre du Vietnam et alimentant les insurrections de mai 1968. Le patchouli envahit les rues mais l’industrie de la mode n’y prête pas attention et proposent des eaux fraiches.

Années 1970-1980 : au cours des années 70, de nombreux styles de vie différents ont émergé : féminisme, retour à la nature, mouvement gay, punk, néo-romantisme. Comme dans la mode, le facteur le plus important dans le parfum était son « message ».
Tant aux États-Unis qu’en France, de nouveaux concepts de parfums ont séduit une femme sophistiquée et provocante ou, à d’autres moments, doucement naturelle et romantique. Ceux qui n’ont pas saisi cette dualité ont échoué.
Après les eaux de toilette, de véritables parfums destinés aux hommes font leur apparition sur le marché – les hommes n’associent plus parfum à après-rasage.

Années 1980-1990 : les parfums masculins exaltent le corps masculin face aux éléments naturels. Les femmes, quant à elles, portaient des combinaisons et des parfums trop forts pour diffuser leur réussite professionnelle. De nouvelles notes fruitées, originaires des États-Unis, ont apporté une touche originale aux parfums masculins et féminins.

Années 1990-2000 : la guerre du Golfe, le sida… deux événements majeurs qui ont mis en lumière les peurs et les inquiétudes de notre société en cette fin de deuxième millénaire. L’Internet, comme une toile géante, s’étendait pour toucher tous les aspects de nos vies et au-delà… C’était la naissance du village interplanétaire.
Certains parfums renouent avec les souvenirs plus doux et tendres de notre enfance, liant goût et odeur dans les notes onctueuses et sucrées de la vanille, du caramel, du lait. Les hommes ont commencé à s’ouvrir à leurs émotions. Le parfum était utilisé pour séduire. Pour réagir contre les excès des années 80, les nouvelles « eaux » sentaient l’eau fraîche, comme pour assouvir notre désir de pureté. Les parfums évoquaient la mer, l’eau, les plantes et les fleurs, créant une ambiance naturelle, se recentrant finalement sur l’essentiel : la terre, le feu, l’eau et le vent.

HISTOIRE DU PARFUM : XXIe SIÈCLE

À l’ère des start-up, l’univers urbain s’est revalorisé. Comme dans Flower by Kenzo, la nature fait son entrée dans la ville, dont la force et la beauté sont enfin reconnues. Le succès des orientaux gourmands, initié par Angel, continue.
La féminité s’affirme d’une manière percutante qui atteint son paroxysme en 2003, lorsque le look « porno-chic » affiche des « bad girls » provocantes. Après cette phase torride, il y a eu une transition vers plus d’émotion et d’authenticité.
Le marché penche vers un concept « vintage », notamment avec le boom des nouveaux chypres, comme Coco Mademoiselle ; un esprit évidemment rétro, modernisé par des touches florales ou fruitées.

De nouvelles valeurs, comme l’écologie et le développement durable émergent. Parallèlement, les liens intercommunautaires se renforcent avec Internet perçu comme un village global. Une ouverture évidente qui se traduit par de nouveaux codes olfactifs : moins cloisonnés, les parfums masculins explorent une sensualité intense, orientale, voire florale.
Les marques de niche proposent des parfums unisexes qui vont à l’encontre des diktats du marketing. Et pour satisfaire une envie grandissante de se démarquer, la parfumerie sort le grand jeu avec des parfums en édition limitée, exclusifs, « millésimés » (au sens de préciser l’année de création, comme les grands vins), et même des senteurs sur-mesure.

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