Sur les rives nocturnes du lac de l’Ouest, Chanel a orchestré un défilé Métiers d’Art 2024/2025 d’une rare élégance. L’événement, qui clôture l’année 2024, s’est déployé dans le cadre enchanteur de Hangzhou, invitant à un voyage entre patrimoine et modernité, entre l’Orient et l’univers de Gabrielle Chanel.
Un écrin d’exception pour un savoir-faire unique
Le choix de Hangzhou, joyau culturel chinois renommé pour son patrimoine naturel, s’inscrit dans une continuité artistique remarquable. C’est au bord du mythique lac de l’Ouest que la maison a présenté sa nouvelle collection, dans un décor nocturne magnifiant chaque silhouette. Cette mise en scène spectaculaire a servi d’écrin parfait aux créations inspirées des paravents de Coromandel, ces objets d’art précieux qui occupaient une place privilégiée dans l’univers personnel de Gabrielle Chanel.
L’expérience s’est ouverte sur un court-métrage signé par le réalisateur Wim Wenders, offrant aux spectateurs une introduction cinématographique aux thèmes et inspirations de la collection. La présence de personnalités d’exception comme Tilda Swinton, Leah Dou et Xin Zhilei a renforcé l’aura de l’événement, tandis que le mannequin Amelia Gray captivait l’attention sur le podium.
Une collection entre héritage et réinvention
Les silhouettes présentées témoignent d’une maîtrise technique caractéristique des Métiers d’Art Chanel. Les premières pièces ont imposé leur présence avec des manteaux structurés aux épaules affirmées, réalisés dans des matières nobles – tweed et satin – signatures de la maison. La palette chromatique s’articule autour de tons profonds et mystérieux, où le jade et le noir prédominent, évoquant directement l’esthétique des paravents de Coromandel.
La collection révèle un équilibre entre pièces de jour et tenues du soir. Les premières jouent sur la géométrie avec des jupes trapèze, des vestes courtes et des bottes cuissardes qui dynamisent la silhouette. L’audace se manifeste dans des associations inattendues, comme ces jupes superposées sur des pantalons ou ces cardigans à capuche inspirés des années 90. Les détails brodés, évoquant les motifs floraux des paravents, viennent parfaire ces créations avec une finesse artisanale caractéristique.
L’art du paravent réinventé
Au cœur de cette présentation réside un hommage particulier à l’un des paravents de Coromandel ayant appartenu à Gabrielle Chanel, actuellement conservé au 19M à Paris. Cette pièce d’exception, ornée de scènes idylliques représentant des paysages chinois avec pagodes et collines ondulantes, constitue la source d’inspiration principale de cette collection.
Si Gabrielle Chanel n’a jamais visité Hangzhou de son vivant, cette collection imagine poétiquement le voyage qu’elle aurait pu y entreprendre, guidée par sa fascination pour ces objets d’art. La maison crée ainsi un dialogue entre les époques, entre la fondatrice et la Chine qu’elle admirait à travers ses précieux paravents.
L’excellence artisanale comme signature
Fidèle à sa tradition d’excellence, Chanel réaffirme avec ce défilé sa position d’ambassadrice des savoir-faire d’exception. Chaque pièce présentée dans cette collection témoigne de l’habileté technique des artisans qui perpétuent des gestes ancestraux tout en les adaptant aux exigences contemporaines.
Dans un contexte où les spéculations sur la future direction artistique de la maison alimentent les conversations du monde de la mode, cette collection s’impose comme un manifeste de continuité créative. Elle démontre la capacité de Chanel à honorer son patrimoine tout en explorant de nouveaux territoires d’expression.
Ce défilé au bord du lac de l’Ouest restera comme l’un de ces moments où la mode transcende sa dimension éphémère pour atteindre une forme de dialogue culturel et artistique – celui-là même que Gabrielle Chanel initiait déjà à travers sa passion pour les arts asiatiques, matérialisée dans ses précieux paravents de Coromandel.