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Ferrari F80 : Maranello dévoile son nouvel étalon à 1 200 chevaux

Vrombissez de plaisir et continuez à découvrir l’univers de l’automobile et son actualité, ou prenez la grande route de l’histoire de l’automobile au volant de voitures de légende et de concept cars des marques automobiles de prestige, régulièrement récompensés lors de concours d’élégance brillamment rénovés par les meilleurs artisans.

En quarante ans, Ferrari n’a produit que six supercars, des véhicules si exceptionnels qu’ils définissent une époque. Avec la présentation de la F80, sixième opus de cette lignée extraordinaire, la firme de Maranello franchit un nouveau palier en matière de performance, de technologie et d’exclusivité. Limitée à 799 exemplaires et affichée à 3,6 millions d’euros, cette création repousse les frontières du possible avec ses 1 200 chevaux, sa vitesse maximale de 350 km/h et son statut de Ferrari homologuée pour la route la plus puissante de l’histoire.

Une dynastie d’exception

La F80 s’inscrit dans une lignée prestigieuse inaugurée en 1984 avec la 288 GTO, puis poursuivie par la F40, la F50, l’Enzo et LaFerrari. Comme ses illustres devancières, elle symbolise l’apogée technologique de son époque — la dernière supercar Ferrari, LaFerrari, datait déjà de dix ans.

Chacun de ces modèles existe dans un univers à part, bien distinct des séries limitées comme les 812 Competizione ou des modèles Icona tels que les Monza SP1 et SP2 ou la Daytona SP3. Les supercars Ferrari constituent la catégorie la plus exclusive, celle pour laquelle les collectionneurs sont prêts à tout. Sans surprise, la F80 a été vendue intégralement avant même sa présentation officielle.

La Formule 1 et Le Mans dans votre garage

La F80 représente une rupture majeure avec les précédentes supercars Ferrari. Alors que LaFerrari s’appuyait sur un V12 atmosphérique hybridé, la F80 adopte la technologie développée pour les 499P victorieuses aux 24 Heures du Mans en 2023 et 2024.

Son cœur bat au rythme d’un V6 biturbo de 3 litres à 120 degrés porté à 900 chevaux, ce qui représente un rapport puissance/litre de 300 ch — un record pour une Ferrari de route. Les ingénieurs ont repris du prototype d’endurance 499P le carter-moteur, la disposition et les chaînes d’entraînement du système de distribution, le circuit de récupération de la pompe à huile, les injecteurs et les pompes GDI.

Pour atteindre les 1 200 chevaux, ce V6 est complété par trois machines électriques fonctionnant sous 800 volts. À l’avant, deux moteurs de 142 ch chacun assurent la transmission intégrale et le torque vectoring. À l’arrière, une unité électrique de type MGU-K (comme en F1) de 81 ch remplit trois fonctions : démarrer le moteur thermique, récupérer de l’énergie et compléter le couple du moteur thermique. En mode régénération, ce dernier peut générer jusqu’à 95 ch.

La batterie haute tension, d’une capacité de 2,28 kWh, pèse 39,3 kg et fonctionne sous 860V/350A. Elle peut délivrer jusqu’à 329 ch. Contrairement à certaines hybrides rechargeables, la F80 se recharge exclusivement par récupération d’énergie au freinage, via un onduleur logé sur l’essieu avant et le MGU-K.
Une boîte automatique F1 à double embrayage à 8 rapports transmet la puissance du V6 aux roues arrière. Innovation notable : la courbe de couple peut être étalonnée à chaque rapport.

L’aérodynamique prime sur l’esthétique

Si certains puristes pourraient être décontenancés par le design de la F80, sa forme répond avant tout à des impératifs aérodynamiques. Les ingénieurs et designers ont travaillé main dans la main pour créer une carrosserie générant des niveaux d’appui inédits pour une voiture de route : 1 050 kilos à 250 km/h, dont 460 kg à l’avant.

Avec ses 4,84 mètres de long, 2,06 mètres de large et 1,14 mètre de haut, la F80 impose sa présence. Son soubassement entièrement caréné et son diffuseur arrière de 1,80 mètre génèrent 285 kg d’appui, soit plus de 50 % de la déportance totale sur l’essieu arrière. L’aileron mobile de type DRS (comme en F1) peut s’incliner jusqu’à 11 degrés et apporte 590 kg d’appui à l’arrière.

Le capot arrière, entièrement caréné, ne laisse apparaître que six ouïes pour dissiper la chaleur du moteur. On retrouve également le système « S-Duct » qui génère 150 kg des 460 kg d’appuis sur l’avant en canalisant l’air sous le nez de la voiture pour le rediriger au-dessus du pare-brise.

Des détails stylistiques font subtilement référence aux précédentes supercars, comme les découpes du capot moteur et l’aile avant se terminant par un élément vertical après le passage de roue, clin d’œil à la F40. Les portes s’ouvrent en élytre, reprenant le principe vu sur LaFerrari, avec un mécanisme de charnière à double axe permettant une ouverture verticale à presque 90 degrés.

Un châssis de course civilisé

Le châssis de la F80 repose sur une cellule monocoque et un toit en fibre de carbone, avec des sous-châssis en aluminium fixés à la coque par des vis en titane. La batterie dispose même de son propre sous-châssis à l’arrière.

La suspension active, développée avec le spécialiste canadien Multimatic, constitue une prouesse technologique. Quatre moteurs électriques de 48V font varier chaque amortisseur indépendamment et contribuent à la correction de l’angle de carrossage. Le système permet d’abaisser la F80 de 25 mm aux vitesses élevées.

Les triangles-basculeurs sont réalisés en impression 3D, et les liaisons au sol se passent de barres anti-roulis, remplacées par des vérins électriques fonctionnant sous 48V montés en série avec les ressorts.

Avec un poids à sec de 1 525 kg (répartition 42,2 % avant / 57,8 % arrière), la F80 affiche un rapport poids/puissance de 1,27 kg/ch. Les performances sont vertigineuses : 0 à 100 km/h en 2,15 secondes, 0 à 200 km/h en 5,75 secondes. Pour mettre ces chiffres en perspective, en 1989, la légendaire F40 abattait le 0 à 100 km/h en 4,4 secondes et atteignait les 200 km/h en 11,6 secondes, soit deux fois plus lentement que la F80.

Un cockpit de prototype pour la route

L’habitacle de la F80 est directement inspiré des prototypes d’endurance. Ferrari la qualifie de « 1+ » et non de biplace : le siège conducteur, réglable et d’une couleur spécifique, place le pilote dans une position semi-allongée similaire à celle des pilotes de la 499P. Le siège passager, fixe et décalé, permet de réduire la largeur de l’habitacle. L’espace de rangement se limite à un coffre de 35 litres.

Le volant, petit et aux bords aplatis, marque le retour des boutons physiques en lieu et place des commandes haptiques. Le tableau de bord entièrement numérique s’accompagne de l’eManettino, sélecteur de modes de conduite propre aux Ferrari hybrides, qui propose trois configurations :

  • Hybride pour le démarrage et l’utilisation quotidienne, avec priorité à la récupération d’énergie
  • Performance pour l’optimisation des flux d’énergie vers la batterie (maintien à 70% de charge)
  • Qualify pour privilégier la performance maximale du groupe motopropulseur hybride

La F80 dispose également d’une fonction « Boost Optimization » utilisant un modèle numérique prédictif. Sur circuit, elle enregistre le tracé (courbes et lignes droites) pour optimiser les systèmes d’aide à la conduite : contrôle de motricité, différentiel arrière piloté, ESP et contrôle de l’angle de drift de dernière génération (SSC 9.0).

Le sommet d’une pyramide exclusive

Avec ses caractéristiques exceptionnelles et son prix stratosphérique de 3,6 millions d’euros, la Ferrari F80 s’adresse à une clientèle très restreinte de collectionneurs et de passionnés fortunés. Elle représente non seulement un objet automobile d’exception, mais aussi un investissement : les précédentes supercars Ferrari ont toutes vu leur valeur s’apprécier considérablement avec le temps.

À part Charles Leclerc et Lewis Hamilton (les deux pilotes F1 de la Scuderia en 2025) et les équipages des 499P du championnat du monde d’endurance, qui sera capable d’exploiter pleinement le potentiel de ce bolide aux performances surréalistes ? La question reste posée, mais les 799 heureux propriétaires auront le privilège d’essayer.

Stefane Girard
Stefane Girard
Spécialiste de la relation client et de la qualité de service, tout d’abord dans le tourisme puis dans d’autres secteurs en tant que consultant, j’ai également géré une société de vente en ligne d’articles de luxe. Tout au long de ma vie, j’ai étudié des sujets qui m’ont permis de développer une sensibilité pour l’esthétique et l’admiration du savoir-faire de ceux qui travaillent avec passion et talent à magnifier notre quotidien : les artisans d'art. Ce site me permet de partager avec vous mes centres d’intérêt et de rendre hommage à ces artisans de l’excellence.
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